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Pinus cembra L.

Syn. le pin d'arolle, l'arolle, l'arole, l'ovier, l'aolla.

Après le sapin, l'épicéa et le mélèze, nous continuons notre étude sur les conifères avec le pin cembn9, plus connu sous le nom d'arolle. Il est le bois noble des Alpes. Les anciens coffres des XlVe et XV siècles ont été fabriqués en pin d'arolle. Les Romains l'utilisaient déjà pour ses qualités anli-parasitaires.

Capable de supporter les bas. ses températures hivernales, le pin cembro peut croître encore plus haut que le mélèze, à la limite supérieure de la végétation forestière de la chaîne des Alpes à 2400 m. d'altitude. On le trouve à l'état isolé, sur les crêtes rocheuses, parmi les éboulis, non loin des glaciers, mais aussi regroupé en forêts, appelées cembraies. On le rencontre principalement en Haute-Tarentaise, dans la vallée de Chamonix, en Haute-Maurienne, à Chamrousse, à Belledonne, en Valgaudemar, en Embrunais, en Briançonnais, en Queyras, en Ubaye, dans le Valais (Suisse) et en Val d'Aoste (Italie).

Sa croissance est lente : au bout de 20 ans, il ne mesure qu'un mètre de haut ; il peut atteindre l'âge vénérable de 600 ans. Sa hauteur dépasse rarement les 25 m., mais son tronc continue à croître en épaisseur, pouvant même atteindre 4 ou 5 m. de circonférence. Il offre ainsi une meilleure résistance aux intempéries.

Dans les conditions favorables de la cembraie, le pin cembro présente une forme conique dans sa jeunesse, puis cylindrique ave sombre des années. Ses branches, solidement implantées tout le long du tronc depuis la base, sont plutôt courtes et redressées aux extrémités.

Mais le plus souvent, selon son âge et les conditions climatiques dans lesquelles il lutte pour exister, aucun arbre ne présente jamais la même silhouette :

Quand il devient trop vieux ou quand les intempéries ont brisé sa cime, il prend la forme dite « en candélabre c'est-à-dire que les branches se redressent verticalement et forment des cimes secondaires', de même diamètre et de même hauteur que la cime principale.

Une autre silhouette typique du pin cembro est celle du port « en étendard » dans les sites exposés au vent, avec des branches très courtes face au vent et au contraire très allongées sur le côté situé sous le vent.

Même avec une cime à demi-morte, l'arbre peut vivre encore longtemps. C'est le cas des arbres foudroyés, pour la plupart situés sur les crêtes, dont une ou plusieurs branches continuent à pousser et à fructifier.

A la limite supérieure de croissance de la végétation forestière, les conditions de vie ont. été trop dures (avalanches...) pour avoir permis à l'arbre d'avoir un développement normal : le tronc et les branches, tortueux, ont pris une forme générale

rabougrie.

Les racines du pin cembro, nombreuses et très étendues, sont souvent apparentes ; elles lui assurent une bonne résistance aux vents et aux avalanches. Cette forme d'enracinement explique sa facilité à croître sur les rochers et présente l'intérêt de mainte-ni sol en place.

Son tronc épais et sinueux est souvent noueux. Son écorce est lisse et de couleur gris-argenté quand l'arbre est jeune ; ensuite, elle se fissure et finit par devenir écailleuse, couleur gris-brun, avec des poches de résine.

Ses aiguilles sortent de leur gaine groupées par cinq, ce qui aide à différencier le pin d'arolle du pin sylvestre qui, lui, n'en compte que deux. De couleur vert-bleuté, longues d'une dizaine de centimètres, elles sont réunies en touffes au bout des rameaux et persistent en moyenne 5 ans ; elles tombent sur le sol par bouquets de cinq aiguilles.

Autrefois,. on utilisait le pin cembro pour fabriquer les « modèles », dans la fonderie, l'industrie automobile, pour les « formes » des chaussures et des gants. Les armoires à linge en pin d'arolle possèdent la qualité d'éloigner les mites et les parasites du bois. Sa bonne odeur persistante (cannelle, vanille) est très appréciée. Par contre, ce pin est médiocre comme bois de chauffage il dégage peu de chaleur, laisse peu de braises, et encrasse les conduits de cheminée. Avec ses branches, riches en résine, qui en font un bois « gras », on confectionnait autrefois des torches. Le pin cembro figure parmi les essences forestières françaises dont la surface de répartition est la plus restreinte, du fail, de sa spécificité à ne pousser qu'en altitude et dans les Alpes. C'est ce qui explique qu'il soit souvent ignoré du grand public. Actuellement, il semblerait que l'on assiste à un repeuplement naturel de la forêt en pins d'arolle. Par ailleurs, certains pépiniéristes en assurent la commercialisation. Pour qui ne le connaît pas, le pin cembro n'a rien d'élégant : pour survivre, il a dû s'accrocher, se cramponner, en prenant des formes tortueuses sous la poussée de la neige, ou des vents violents. « Malgré tout ça, ce lutteur solidement bâti contribue à la beauté du paysage, et dresse sa fière silhouette au sommet des roches abruptes et sur le bord des précipices. « (H. Correvon).

Almanach du Vieux Savoyard 1997

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Qui est Urbain Salamin ?

Toujours féru de cueillette de champignons, Urbain Salamin passe nombre d’après-midis à parcourir les forêts du Val d’Anniviers. C’est au détour d’un chemin, impressionné par le nombre de souches mourantes d’arolles et de mélèzes, qu’il décide de leur redonner une seconde vie. Il devient petit à petit sculpteur autodidacte. Au travers de ses mains, elles deviennent « naturellement » des œuvres d’art… Urbain découvre ces merveilles qu’il façonne en mettant en évidence leur beauté complexe, les magnifie. A ce jour, Urbain a sculpté plus de 300 pièces qui varient entre 25 et 250 cm de hauteur.

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